Fin septembre, le Parlement aura à examiner un projet de loi visant à lutter contre la vie chère. Seulement, présenté par le Ministre des Outre-mer hier en Conseil des ministres, ce projet de loi, bien qu’animé d’une intention louable, semble déjà présenter des signes de timidité peu rassurants sur l’efficacité des mesures annoncées.

Si de manière générale, l’élargissement du Bouclier Qualité-Prix (BQP) à l’alimentaire, au bricolage à la téléphonie et aux frais bancaires constituent de bonnes pistes, il est à regretter qu’aucune proposition ne soit faite pour lutter et mettre fin aux monopoles et oligopoles que subissent nos territoires.

Or, selon le Député Califer, en obligeant les grands groupes à s’aligner sur des prix, le Gouvernement ne les contraint pas à appliquer un prix raisonnable dans l’ensemble de la chaîne commerciale. Ce qui ne sera donc pas perçu ici, pourra être récupéré ailleurs.

Aussi, le Député craint que certaines dispositions favorisent l’importation et, ainsi, affaiblissent les entreprises locales et en premier lieu les TPE-PME. Il veillera en septembre à ce qu’une telle crainte ne prenne forme et invite l’ensemble des acteurs économiques à faire des remontées de terrain sur le sujet.

Pour faire une loi contre la vie chère, il ne faut pas seulement employer les mots de la vie chère : « pouvoir d’achat », « transparence », « concurrence ». Or, à cette loi que les ultramarins attendent de pied ferme, beaucoup d’éléments semblent manquer :

  Que propose par exemple le Gouvernement contre le départ des assurances de nos territoires et l’augmentation parallèle des primes d’assurance pour celles qui y restent ?

  Que propose concrètement le Gouvernement pour favoriser le commerce de proximité et rapprocher les ultramarins des leurs produits locaux sinon que l’organisation de conférences sur le sujet ?

En dépit de ces carences, le Député Califer fait savoir qu’il sera pleinement mobilisé dès septembre pour apporter son meilleur concours à ce projet de loi.